Quel est le chemin...

Elle sifflotait un air qui parlait la bataille que les chevaliers du duché avaient livrés à Anthon, un air très connu dans le coin.
A son bras un panier dans lequel elle avait des épinards et des œufs notamment. Elle avait en tête un bon plat que l'on appelait oreille d'âne, elle n'avait jamais vraiment compris le pourquoi de l'âne mais ce qu'elle savait c'est que c'était particulièrement bon.

Elle passa devant les prémices d'un potager qui végétait, ça lui éviterait les aller retour au village ... surtout dans la neige. Il ne manque plus que les poules se dit-elle.
Alors qu'elle entrait dans la cours elle essaya de l'imaginait en basse cours avec des poules au fenêtres d'où pendrait de la paille.
Le rouge au joue elle pouffa alors qu'elle posa panier sur une meule de foin de l'écurie pour troquer ses sabots de bois contre des chausses plus appropriées à l'intérieur de la maison.

Un bruit de brosse sur le crin attira son attention. Du revers de la manche elle essuya la goutte qui était entrain de poindre au bout de son nez et s'avança dans les box.
Elle y découvrit la comtesse,

Madame ! s'exclama t-elle, non point qu'elle voulu l'apostropher de la sorte mais cela était sorti d'un coup d'un seul.

Entrez donc vous mettre au chaud, je vais faire dire à Alexian de venir panser vostre jument, vous n'avez pas idée de rester ici par un froid pareil.

Elle s'approcha pour ouvrir la porte du box et inviter la comtesse à sortir tout en gardant un œil sur le cheval. Elle n'avait pas vraiment confiance en ces bêtes là si ce n'est quand il avait un collier de trait autour du coup.

Chouette… chouette… chouette… on part pour Lyon…

On ne tenait plus Alexian depuis qu’il avait appris la nouvelle.
Son regard c’était allumé, ses joues s’étaient rosies et il semblait gagné par une fébrilité inhabituelle.

Quatre à quatre il descendit les escaliers qui menaient à la cour intérieure et sous l’œil surpris du chat qui s’était pelotonné sur le rebord de la porte-fenêtre qui conduisait aux cuisines et où, chaque matin, Margot posait un petit pot de lait à son intention.

Alexian, donc, joyeux comme jamais courut aux écuries pour préparer les chevaux.
D’abord le gris, le destrier costaud qui les accompagnaient toujours durant les joutes, remplaçant alors Isis trop légère et trop vive. Trop longtemps que Madame était partie. Il ferait bon d’être réuni.
Puis, les petites Lyonnaises...
Son œil se mit à luire d’une lumière bien particulière.
Puis Plume, la jument baie du maitre des lieux qu’il prit le temps de panser entièrement afin qu’elle se montre sous ses plus beaux atours.

Ne restait plus que la mule pour porter la farine…

Presque une bonne heure plus tard, les chevaux attendaient le Vicomte dans la cour… mais il semblait qu’il tardait à descendre…